Critique de Limoncella L'Etrange Halloween de Monsieur Léo. Editions Glyphe Olivier Kourilsky.
" Sa Majesté le hasard décide de tout "
Les tribulations d'un truand presque ordinaire !
Léo Hernandez est un malfrat pétochard mufle superstitieux et au langage mastoc , étroitement mêlé au trafic de drogue, toujours avec José son fidèle acolyte.
Léo dit le "mexicain" à cause des "tontons flingueurs" est un homme sans aucune conscience prêt à tout...
Alors quand une opération échoue à cause de la Police qui le traque en permanence et qu'il est sommé par son Patron de remplacer la "came paumée dans les chiottes "...il n'hésite pas à se servir à la source...et à effacer "les traces".
A ce moment là du livre L'Etrange Halloween de M. Léo on peut déjà ressentir le choix des points de vue de l'auteur Olivier Kourilsky. Il adopte la posture du narrateur externe, qui choisit à l'aide de phrases courtes mais percutantes, à la ponctuation parfaite, tour à tour le point de vue d'un (seul) personnage puis des groupes.
Les repères temporels dont l'auteur est coutumier nous permettent au cours de la lecture de ce roman d'apprécier en combien de temps se déroulent les intrigues que nous sommes entrain de lire.
Dans ce récit se succèdent des appels aux émotions fortes, les émotions suscitées par diverses péripéties troublantes (le voyage, le château Gallois, le cimetière Londonien...la nuit de Halloween)
La fonction informative de ce roman permet l'identification : une famille unie évolue. Agnès la mère, David le père qui fait un pèlerinage sur les pas du sien, jeune enfant juif hébergé dans ce château pendant la guerre, leur fille ado kleptomane pendant les vacances au moment de Halloween avec son petit ami...
L'auteur, Olivier Kourilsky, dans un texte argumentatif défend ses allégations, tant sur le fond, que sur la forme et les fait partager à son lecteur.
Il emploie des idées des causes et des références au passé. (personnages de romans antérieurs)
Il touche les sentiments du lecteur, par son style incisif et concis, en peu de mots, mais très clairs allant à l'essentiel sans détours. ...
Toutes les polices mais aussi ses adversaires et son "boss" sont à la poursuite de Léo.
C'est là, qu'il commet l'irréparable en s'attaquant à la jeune Pauline dont Agnès est la mère et surtout l'amie de l'Ex commissaire Maupas qui appelé, mettra plus que du zèle à les aider( il est amoureux de Agnès depuis longtemps).
Un carnet dérobé à Londres est "la piste à suivre, le fil rouge de l'histoire" Léo la suit mais multiplie les erreurs et les fautes graves.
Du Pays de Galles, avec la découverte du château de Grwych, dont l'auteur a la représentation bien avant d'écrire son roman, en passant par le fantasmagorique cimetière de Londres c'est finalement à Paris que se déploie le noyau du roman.
Quand le tout nouveau retraité de la police le Commissaire Maupas s'inclue et s'implique personnellement dans l'intrigue, son savoir-faire son instinct et surtout la connaissance pointue de tous les protagonistes de l'affaire, va faire des étincelles ...!
Ce très bon polar, L'étrange Halloween de M. Léo, d'excellente facture parfaitement cousu par Olivier Kourilsky, avec des intrigues dont les rouages s'imbriquent sans s'agréger, nous livre les péripéties rebondissantes d'un truand presque ordinaire...il ressemble à Mr tout le monde !
La fin est excellente.
Olivier Kourilsky utilise même l'ellipse, en passant sous silence ce que le commissaire retraité a découvert, en entretenant le suspens jusqu'à cette fin inattendue pourtant perturbée par le baroud final du mexicain !
C'est un polar comme on les aime ! L'étrange Halloween de M. Léo.
Assez houleux et tourmenté avec une allure magistrale, qui fait tourner les pages. Il fait vivre cette récurrence "de peintures" de la vie d'une famille de médecins qui croise le chemin d'une crapule sans scrupules, qui ne pense qu'à son but...s'arracher ailleurs...et qui se moque des moyens pour y parvenir.
Un bijou parfaitement construit !
Ce polar n'est pas un polar banal c'est "du Auka" !
Il permet de voir des images...
La description des personnages est si bien réalisée qu'on peut même imaginer des détails vestimentaires et physiques et baigner dans leurs émotions.
La fin est apaisée.