Enfin, l’une des meilleures façons de basculer, de flirter avec un ailleurs est sans doute de plonger dans le thriller. Dans « Homicide Post Mortem », le docteur Olivier Kourilsky, passé avec brio de la néphrologie à l’écriture de romans policiers, franchit toutes les frontières. Celle, peut-être, de la mort : le commissaire principal Machefer, pourtant abattu par Maupas quinze ans plus tôt, est-il revenu des enfers pour accomplir sa vengeance ? Même écriture turquoise sur des papiers Vélin, même arme du crime, même absence totale de scrupules. Bien sûr, impossible de croire à la thèse du « zombie », comme l’ont désigné Claude Chaudron, la chef de groupe et son équipe. Mais l’enquête qui débute va forcer la jeune femme, épaulée par son maître Maupas, à fouiner de l’autre côté des apparences, de l’autre côté des certitudes et comment souvent une telle investigation conduit à soupçonner tout le monde et surtout ses plus proches. Mais il faut faire vite, protéger tous ceux qui pourraient être sur la liste du revenant et notamment le professeur Banari, néphrologue proche de la retraite (toute ressemblance avec l’auteur…) qui lui aussi est plongé dans un ailleurs cauchemardesque : sa fille cadette est détenue au Laos, soupçonnée de trafic de drogue. Avec humour, multipliant les renvois amusés à ses thrillers précédents, distillant quelques anecdotes sur sa (longue) vie de praticien hospitalier, ne comptant pas les pistes brouillées et les indices tortueux, Olivier Kourilsky s’amuse à nous faire tourner d’un côté et de l’autre.
Aurélie Haroche
JIM Plus, 6 avril 2013
By Jackie K — mars 20, 2013
Annoncé en avril, le dernier roman d’Olivier Kourilsky est sorti de chez l’imprimeur avec un peu d’avance pour la plus grande joie de ses lecteurs.
Homicide post mortem est le sixième polar du dr K, dont on devine qu’il prend plaisir à imaginer ses intrigues et personnages, à jouer avec ces derniers comme il joue avec nous.
Le dr K déploie ici toute son imagination pour nous embarquer dans une histoire de vengeance et n’hésite pas à faire revenir d’entre les morts un flic pourri (Machefer) dont il s’était débarrassé dans un précédent roman, utilisant le bras armé du commissaire Maupas.
Une série de meurtres signés de la main de Machefer met les nerfs à vif du commandant Claude Chaudron, rencontrée dans Dernier homicide connu (paru en 2012). Elle s’emploiera avec l’aide de son équipe et de Maupas à démasquer celui qu’elle surnommera le Zombie et à protéger les potentielles victimes de celui que la vengeance anime avec une froideur implacable.
Jubilatoire par la foison de personnages croisés dans les cinq romans précédents, Homicide post mortem met ceux-ci en scène avec méthode et précision. Comme s’il s’agissait d’enfants que l’auteur n’aurait pas quittés depuis son premier polar en 2005, il leur invente une vie, une descendance, une carrière, de telle sorte qu’ils nous sont familiers et attachants. Pour ceux et celles qui ont lu l’intégrale d’Olivier Kourilsky, on devine qu’il a dû passer des heures à vérifier la concordance des âges, des situations professionnelles pour qu’aucune invraisemblance ne se glisse dans ce puzzle.
(Cliché Moïse Fournier)
Comme le suggère la photo de l’auteur en quatrième de couverture, posant devant le 36 quai des Orfèvres, nul doute qu’il est allé lui-même repérer les lieux pour que les descriptions qu’il en fait soient aussi fidèles que le permet un roman de fiction.
Afin de donner du piquant à l’intrigue, le dr K situe une partie de son intrigue au Laos où la fille du professeur Banari (un des personnages menacés par le zombie) et son compagnon se trouvent accusés de trafic de stupéfants et incarcérés, risquant l’emprisonnement à vie voire la peine de mort.
La jeune Claude Chaudron voit toutes ses certitudes et convictions malmenées. Un nouveau personnage qui a rejoint l’équipe de la Crim’ ajoute à la suspicion.
En conférant à ses personnages des traits de caractère humains, comme la peur, le doute, la noirceur parfois, mais aussi en donnant la part belle aux sentiments nobles comme le courage et l’abnégation, l’auteur fait preuve d’un sens de l’observation qu’il doit sûrement à sa longue expérience de médecin hospitalier.
Pas à pas, sans épargner ses personnages qu’il maltraite pour les besoins de l’intrigue, l’enquête avance crescendo.
Si la vengeance est le fil conducteur de ce sixième roman et l’intrigue originale, l’auteur a mis un accent particulier sur la personnalité des principaux protagonistes.
Homicide post mortem est un condensé de ce qu’Olivier Kourilsky nous a déjà offert par cinq fois : une leçon de simplicité et d’humilité, une imagination foisonnante, des clins d’oeil éparpillés au gré des pages, et ce style irréprochable qui lui est propre.
Un sixième roman très réussi qui nous tient en haleine jusqu’à la dernière page!
Faites un tour sur son blog où vous trouverez des informations sur l’auteur ainsi que la bande-annonce d’Homicide post mortem:
www.olivierkourilsky.fr et sur YouTube.
https://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=fFbbtRQ3RA0
Chez Glyphe:
Dernier homicide connu, Homicide par précaution, Meurtre pour de bonnes raisons (Prix Littré 2010), Meurtre avec prémédication, Meurtre à la morgue.
Editions Glyphe www.editions-glyphe.com