Facétieux. Qu’on le retrouve en arrière-plan d’un café du VIe arrondissement de Paris, dans son jardin de Blandy-les-Tours, dans un obscur salon du livre ou sur « les Quais du Polar », caché dans la tourelle d’un manoir hanté du Pays de Galles ou encore errant dans les profondeurs du métro… Le Dr K est toujours trahi par le bleu de ses yeux et son sourire tour à tour goguenard ou malicieux. Comme les héros de ses polars, il revient toujours sur les lieux du crime. Comme ce café de la rue Soufflot qui lui inspira son premier « crime » dans Meurtre à la morgue commis il y a plus de dix ans ou encore Meurtre pour de bonnes raisons qui lui valu le prix Littré et les honneurs de nos confrères de la presse médicale. Une plongée dans la vie carabine des années soixante à la faculté des Saints-Pères. A son actif, neuf polars toujours baignés dans l’univers médical, sans compter des traités de médecine très sérieux. Des faits d’armes dont il s’amuse avec jovialité ! Aujourd’hui, il publie non pas ses mémoires - il est bien trop humble pour cela - mais un recueil d’expériences, de souvenirs et d’anecdotes partagés avec ses patients et ses confrères. Une vie dédiée à la médecine au sein de l’hôpital public qui relate les péripéties d’un jeune interne devenu le chef de service de néphrologie d’ un hôpital qui sortait de terre (Evry). « A cette époque tout était à inventer, la néphrologie devenait une spécialité, nous connaissions les premières greffes », rappelle celui qui fut le disciple du professeur Jean Hamburger puis l’assistant du professeur Gabriel Richet… Dernier rejeton d’éminents médecins (le nom de son père trône sur les frontons des bâtiments de L’hôpital Saint-Antoine), il aurait pu endosser la posture du mandarin. Mais c’est mal connaître le personnage, mélomane virtuose à ses heures, écrivain prolixe et sportif au long cours, qui à 73 ans, continue à suivre ses patients ! « J’ai toujours éprouvé beaucoup de bonheur lorsque je parvenais à soulager ; quelles qu’en soient les difficultés et si je devais refaire ma vie malgré mon goût pour le cinéma, je ne changerais pour rien au monde. La médecine, il l’aime sans compter, et « elle me le rend bien », sourit-il en montrant les innombrables post facebook de son fan club. Vous l’avez compris, le burn-out ne passera pas par lui… « Autre temps, autre époque, c’est « un mot » qui n’existait pas lorsque j’ai commencé mes études de médecine, une pathologie reconnue trop tardivement dans le DSM4. Mais je peux entendre car les difficultés d’exercices, les chefferies, les contingences gouvernementales sévissaient déjà lorsque j’a entamé mes études médicales. Pour autant, on s’amusait beaucoup en fac de médecine. Et je n’étais pas véritablement prêt pour passer ce que l’on appelait alors le concours de l’internat. J’ai failli y renoncer mais mon père m’a intimé de ne pas me démonter et d’écrire, quoi qu’il arrive ! ». Alors oui, il est inquiet sur la tournure prise par les études médicales et la violence insidieuse de l’hôpital. Mais il répète à l’envi aux futurs soignants ces mots de Louis Pasteur que nous citait toujours son maître Gabriel Richet : « Qu’elle serait belle et utile l’histoire de la part du cœur dans les progrès de la science ! » Un éternel optimiste, un sage, se tapit derrière ce trublion de Dr K.
Bio Express.
Né le 1 er avril 1945
En 1982, il prend la direction du service de néphrologie-dialyse du tout nouvel hôpital d’Evry, qu’il a créé et où il fit toute sa carrière.
Nommé professeur associé au Collège de médecine des Hôpitaux de Paris en 1993, Olivier Kourilsky a été promu chevalier dans l’ordre de la Légion d’Honneur par le ministre de la Santé en décembre 2005.Il est membre de la Société des Gens de Lettres
Passionné de musique, pianiste reconnu, il a créé avec deux amis du centre hospitalier Sud Francilien une association loi 1901, l’Offrande Musicale, qui organise des concerts pour les malades de l’hôpital, les pensionnaires de la maison de retraite ou de divers établissements de réadaptation.
Le Dr K fait le tour de France des Salons du Livre. Il a également participé aux Quais du Polar de Lyon, rendez-vous international des maîtres du genre.
La médecine sans compter , préface de Pierre Ronco de l’Académie de médecine, 254 pages, 16 euros. www.editions-glyphe.com